vendredi 12 août 2011

Saida Agrebi: la boule de graisse qui en savait trop


Saida Agrebi a pris la clé des champs pour rejoindre tout le gotha de Ben Ali pour un exil doré.Jusque là rien d'anormal sauf que ce départ annoncé a été fait sous l'œil vigilant de toute la classe dirigeante de ce pays.
Elle est partie avec les honneurs en passant peut-être par le salon d'honneur et saluée jusqu'en bas de la passerelle, chose que Ben Ali et sa garde rapprochée n'en ont pas eu droit.
Maintenant tout le monde peut pousser un grand ouf. Un gouvernement provisoire transitoire de transition...non méritoire qui cherche à arriver au 23 octobre avec la moindre casse, mais surtout finir cette mission sans trop de frictions avec tous ceux qui étaient dans le giron du régime déchu(hommes politiques encore influents, personnes dirigeantes des appareils de l'Etat, corporations, hommes d'affaires...).

En un mot, ce départ arrangeait tout ce beau monde et il est devenu difficile voire impossible de démêler l'écheveau de sa propre gestion en tant qu'ancienne "Patronne" de l'ATM, mais surtout pour la position qu'elle occupait dans la camarilla de Ben Ali et dans les rouages de l'Etat. C'était une femme qui en savait beaucoup.
Après ce départ ayant eu la bénédiction des appareils de l'Etat on a eu droit à des précisions des deux Ministères chargés ou de rendre justice aux tunisiens ou de veiller à la sécurité du territoire. Ils avaient raté une bonne occasion pour se faire oublier et surtout ne venez pas me parler maintenant d'un dysfonctionnement dans ces deux derniers. C'était la honte.

De grâce, messieurs ne prenez pas le tunisien pour un enfant de chœur. Il est peut être candide et naïf mais certainement pas con.
A l'arrivé c'est le doute qui s'installe. Le tunisien ne croit plus en rien,il est désemparé, désappointé mais il est certain d'une chose que les objectifs de sa "révolution" et surtout ses acquis sont en train de s'éloigner.Il est persuadé d'essuyer des camouflets à répétition(libération d'ex-ministres, départs organisés,justice à deux vitesses...).

Tout cela ne peut conduire qu'à l'exacerbation des tensions et bonjour les dégâts: des sit-in qui reprennent, des grèves,des manifestations,une démobilisation pour les inscriptions sur les listes électorales...
Ce n'est qu'en demandant des comptes à ceux et à celles qui ont usé et abusé de leurs positions que l'on pourra parler de réconciliation. Mais en attendant, on reprendra la rue pour faire la pression et cette fois-ci on ne se fera plus avoir et on sera sans pitié.
PS: avec tous mes respects pour les rats 

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