samedi 28 janvier 2012

Les Ayatollah arrivent !


Je ne suis pas politologue, ni adepte des beaux discours, je n’ai jamais occupé un plateau de télé. Je suis une personne apolitique qui se veut avertie.
 La Tunisie passe par la période la plus critique de son histoire moderne et s’achemine petit à petit vers une nouvelle dictature bien pire que celle qu’elle a vécue ses trente dernières années.
Nous assistons assommés et dans l’indifférence la plus totale à l’instauration d’un régime dictatorial qui ne veut pas dire aujourd’hui son nom. Tous les rouages de l’Etat , organismes, Administrations et entreprises  publiques sont en train de passer en catimini entre les mains d’Ennahdha  qui travaille pour le long terme et ce, afin d’assurer sa mainmise et d’asseoir son pouvoir idéologique.
 La création future de  Dar El Ifta , un conseil du culte préconisé par le ministre des Affaires religieuses viendrait parachever le travail. Ce ne sont pas les remplacements de dirigeants, ni les mises à la retraite ni encore moins les tentatives de déstabilisation qui viendraient contredire cette assertion. Ce qui vient de se passer à la BCT est très édifiant. Cette œuvre se fait d’une façon très pernicieuse. Au yeux des tunisiens hébétés, nettoyer, mettre en hors d’état de nuire tous les dignitaires de l’ancien régime et du parti dissous représente une réponse appropriée aux demandes formulées après le 14 janvier. Ils n’ont pas à se faire une mauvaise conscience et après tout, que demande le peuple ? Le népotisme exercé par le Cheikh Ghannouchi -  père spirituel du mouvement- son ingérence dans les choix politiques et son pouvoir absolu au sein d’Ennahdha viennent étayer les arguments qui soutiennent l’acheminement du pouvoir vers un régime théocratique.
Toutes les agressions perpétrées contre l’élite intellectuelle, les occupations des universités, les déclarations incendiaires et la paranoïa de certains députés Nahdhaouis, le simulacre de procès et j’en oublie… n’ont qu’un seul et unique but : détourner l’attention et « amuser la galerie ». C’est une pure machination pour faire aboutir d’une manière machiavélique les manœuvres des dirigeants sournois du parti au pouvoir.
Une question me taraude : tous les pays du nord au sud, les institutions financières internationales… sont aujourd’hui au chevet de la Tunisie. Est-ce que cet élan philanthrope est fait en connaissance de cause en laissant faire, ou encore une fois par méprise et fausse appréciation, ou bien il est dicté par des considérations géopolitiques des Grands de ce monde. L’avenir nous le dira.   

samedi 14 janvier 2012

Que doit-on fêter en ce 14 janvier ?


Un an depuis le départ de Zaba … Je me souviens encore de ce jour de gloire qu’on attendait depuis des années …
Ce jour-là, 60 000 libres étaient réunis à l’avenue Habib Bourguiba et en face du ministère de l’intérieur, le symbole par excellence de  la dictature et de la répression pour demander le départ du dictateur.… Cet état policier dans lequel nous vivions et qui nous terroriser. 

Que doit-on alors fêter ?

Notre identité arabo-musulmane ?

Oui du temps de Zaba on avait ni mosquées, ni écoles coraniques. Le livre saint était interdit à la vente et toute personne qui se disait musulmane, se faisait déporter en camp de concentration.

Le droit des étudiantes à aller en cour en niqab ?

Oui du temps de Zaba le voile ne suffisait pas, il faisait bander les plus passifs … Une jeune femme en voile créait une distraction et attirait les regards des mâles assoiffés. Et puis après tout il fait partie de notre héritage culturel … L’attitude « calamar farci » !

La proclamation de la langue arabe comme étant la langue officielle de la Tunisie ?

Oui du temps de Zaba, dans la rue toute personne qui osait parlé en arabe se faisait traduire devant la justice et écopait de la prison à perpétuité !

L’isolation des mères célibataire ?

Oui du temps de Zaba, toutes les femmes étaient des mères célibataires … Y en avait, mais à la pelle … Des mères célibataires qui nourrissaient leurs enfants du fruit de leur travail acharné qui ne consistait à rien d’autre qu’à vendre son corps. Quel honteux pays … Malla khmaj

Le Califat ?

Oui … C’était notre première demande … Nous acclamions le califat … Nous voulions du 6 ème Califat … Et aujourd’hui hamdoulel’Allah nous sommes sur la bonne voie … Grâce à notre Hamadi Jebali … Long live the Calife !


Sinon, question démocratie, emplois, liberté, justice … Des sujets secondaires vu que le 14 janvier dernier seuls les « orphelins de la France » les « énergumènes de francophonie » et les « 0,00001 » ont demandé l’éviction de Zaba pour ces raisons là, ils sont minoritaires et surtout veulent nous éloigner de nos racines musulmanes (les 2400 ans d’histoire de la Tunisie berbère, romaine, phénicienne et autres ne comptent pas)  … 

Aujourd’hui en Tunisie, nous avons atteint les 1 000 000  000 de chômeurs, une économie en péril et aucun objectif atteint des demandes du 14 janvier 2011, de la Kasbah 1 et 2 …

Je ne fêterai pas un renversement politique, je ne fêterai pas une trahison aux martyrs … 

Pour les autres … Joyeuse fête de la nouvelle dictature Qataro-sioniste appuyée par une propagande islamiste prônée par de Sale-a-fils-de pute ! 

J'ai honte ... Juste honte! 


A ceux qui auraient oublier ... 




La Clubiste 

dimanche 8 janvier 2012

Rompre avec le passé, dites-vous ?

Une multitude de questions taraudent voire persécutent le tunisien qui a cru trop vite que la Révolution va le débarrasser de Ben Ali et consorts.
-Est-ce qu’avec le départ du dictateur une page de notre histoire serait réellement tournée ?
-Est-ce que tous ceux qui avaient pour tâche d’asseoir la mainmise du pouvoir déchu sur tous les rouages de l’Etat verraient la fin de leur mission ou même payer leur tribut et particulièrement ceux qui au lieu de servir, ils se sont magistralement servi ?
-Est-ce aussi par hasard que ceux qui avaient accepté le compromis n’eussent pas été dans la compromission ?
Certaines réponses à ces questions et à bien d’autres commencent à tomber comme des couperets. Jugez-en.
Après l’euphorie des élections, les choses sérieuses commencent et la formation du gouvernement nous réserve son lot de surprises mais surtout d’inquiétudes. Lors de la campagne pour l’ANC le duo de la Troika-CPR-Ennahdha a multiplié les promesses de couper court avec le passé-ses ténors-ses méthodes-ses certitudes…
Il est vrai que les promesses n’engagent que les gens qui y croient. A l’arrivée c’est le Tunisien qui se retrouve en rupture avec le présent et même avec l’avenir. L’examen des dernières nominations dans les postes névralgiques de l’appareil de l’Etat nous renseignent que le Tunisien a été pris pour niais et même pour un amnésique. Une insulte à son intelligence. L’alliance au pouvoir a brisé le rêve de voir la Tunisie enterrer à jamais le passé de 23 ans de népotisme, clientélisme et de pouvoir illimité de tortionnaires. Pour preuve, Habib Essid nommé conseiller auprès du ministre de l’Intérieur, n’était-il pas responsable de la réponse musclée des forces de sécurité lors de la Kasbah 3, opération naguère dénoncée pour méthodes brutales par le Mr le président provisoire actuel de la République. Moncef Ajimi, toujours en activité au sein du Ministère de l’Intérieur sur lequel portent des soupçons de participation à une tuerie à Thala et Kasserine et la répression du bassin minier en 2008. Il est vrai qu’il bénéficie actuellement de la présomption d’innocence.
Les Tunisiens qui ont voté et porté ces deux formations au pouvoir peuvent à cet effet apprécier maintenant l’étendue de leur geste lorsqu’ils ont mis le bulletin dans l’urne le 23 octobre.
Sur un autre plan, les nominations se suivent et ne se ressemblent pas. Les dernières en date sont celles du secteur médiatique. A quelques exceptions près nous assistons au retour des fils de Ben Ali et de la régente de Carthage et même des défenseurs du RCD.
-Mongi Gharbi en tant que directeur de la rédaction du journal La Presse, lui qui avait au moins 7 raisons lorsqu’il avait appelé à voter BenAli.    
-Faouzia Mezzi, directrice elle aussi de la rédaction du même journal qui auparavant louait les grands mérites de Leila Ben Ali.
-Imen Bahroun directrice de la deuxième chaine nationale adepte et défenseur du parti unique RCD.
Je vous conjure de reconnaitre que nous sommes aujourd’hui témoins d’une grande farce d’un humour très noir. C’est un jeu très pernicieux. Nous assistons bel et bien à l’instauration des mêmes méthodes et pratiques que nous croyons bannies à jamais. Tout cela n’augure rien de bon.
Indignation, déception et surprise telles ont été les réactions du SNJT et l’INRIC.