vendredi 28 octobre 2011

24 octobre 2011 : le réveil difficile ou la déferlante Nahdhaouie


Passée l’euphorie des proclamations des résultats, le choc absorbé et la déception dominée, mes idées se sont précisées me permettant maintenant de voir clair ce qui s’est passé.
Loin de moi l’idée de participer à des polémiques stériles, supputations tendancieuses des uns et des autres, accusations à la légère quant aux manipulations signalées lors des opérations de vote du 23 octobre, car les irrégularités constatées ici et là, ne sont pas à mon sens de nature à fausser les résultats des élections et encore moins à porter atteinte au message politique qu’ils nous délivrent : une majorité de nos citoyens souhaitent essayer autre chose et ils le disent très haut. Seuls les aveugles et les sourds persistent et continuent à ignorer et sous-estimer la portée de ce message. De ma part je ne peux que respecter le choix et la volonté de la majorité .
Faillite du discours des partis en présence qui arrivent aux élections en rang dispersé, inadéquation des programmes aux attentes du Tunisien, évaluation inappropriée de la part des électeurs de la portée réelle de ces élections en ce qu’elles pourraient engendrer comme modèle de société, vote sanctions contre certains partis…
Autant de causes qui ont contribué au succès d’Ennahdha dont l’analyse dépassera ces quelques lignes. Des arguments à la pelle viennent alimenter le pourquoi d’un succès annoncé d’un mouvement qui,  ayant reçu dans l’allégresse il y a quelques mois son visa, devient le 1er parti de Tunisie et la première force politique incontournable de la Constituante. Un parti qui a largement bénéficié après la révolution d’un capital sympathie auprès des Tunisiens, feignant la victime après la chute de ses tortionnaires, les régimes Bourguiba Ben Ali.
Sur un autre plan, les RCDistes par dépit ayant vendu leurs âmes au diable ont voté pour les ennemis d’hier devenus les alliés d’aujourd’hui. Ils doivent être très fiers.
Une autre raison et pas des moindre a, à mon avis,  permis à Ennahdha de creuser davantage l’écart, l’échec voire la faillite des élites intellectuelles qui depuis l’indépendance ont montré leur incapacité à canaliser les mouvements, arrêter et freiner l’arbitraire sous toutes ses facettes par leur immobilisme voire leur complaisance envers les régimes en place. Elles n’ont pas pu développer à travers les générations un sens anticipatoire des évènements( 14 janvier et le 23 octobre). Cette attitude de la part de ces élites a laissé le désespoir et la désillusion gagner des millions de Tunisiens comme vous et moi. Leur petit confort petit bourgeois et leurs certitudes théoriques ont primé sur leur mission de leadership. Le peuple ne croit plus en eux et se tourne vers un discours populiste, simple mais très séduisant en rejetant une ambivalence culturelle cultivée par nos élites intellectuelles « occidentalisées ».
L’heure est grave(Yassine Ayari sors de mon corps), car il s’agit d’un choix d’un modèle de société pour l’avenir d’une jeunesse qui par le truchement de sa Révolution a banni à jamais la dictature et l’obscurantisme. Elites à vos marques.    

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