dimanche 2 octobre 2011

Sondages à prendre avec modération !


Les derniers sondages élaborés avant la date du 1er octobre 2011, créditent les partis dits « importants » de certains pourcentages des sièges pourvus dans la prochaine assemblée constituante. Je n’ai pas pour but de discutailler les résultats des sondages ni encore moins de mettre en cause les techniques d’échantillonnages et des quotas représentants la société étudiée. Ils ont déjà le mérite d’exister, d’exprimer, et c’est le plus important des tendances qui se confirmeraient dans les bureaux de vote avec une infime marge d’erreurs.  Deux grandes remarques sont à relever.
La première concerne le taux élevé des indécis qui peuvent encore changer la donne le jour J et à même de brouiller les cartes des partis de l’establishment politique qui se prépare à la veillée d’armes de la campagne électorale et qui est en train de fourbir ses arguments afin de conquérir le pouvoir. Un beau spectacle désolant me donnant l’impression qu’on est à la veille d’une guerre qu’il va falloir gagner à tout prix. Ce taux englobe une population très hétérogène. Nous retrouvons les laissés pour compte de la politique et dont la voix reste importante pour les urnes, les personnes désappointées, quant à leurs attentes et espoirs et qui se désintéressent de plus en plus de ce discours politique qui sonne le faux, l’irréel, l’arnaque.
La multitude des partis qui étaient perçus comme un signe de bonne santé n’est pas là pour faciliter le choix des tunisiens, bien au contraire, elle a contribué à leur désaffection. L’indécision chez une autre frange importante de la population s’explique par la clarté obscure des programmes ou leur absence totale et le flou et l’ambigüité du discours de ces partis quant au modèle de société qu’ils nous préconisent. La tranche d’âge de cette population est variable, elle peut partir des 20 – 30 ans, le cœur de ceux qui ont été dans la rue avant et après le 14 Janvier. Une jeunesse assoiffée d’équité, de liberté et surtout d’égalité des chances dans une société non reconnaissante.
 Cette frange d’indécis englobe aussi une population d’âge mûr 35-55 ans,  en activité, très jalouse de ses acquis mais qui ne s’identifie pas à ces partis car elle  n’y trouve pas des réponses claires à ses attentes. Les indécis seraient le moins qu’on puisse dire très courtisés lors de la campagne qui s’annonce. Tous les prétendants à la constituante seraient tentés de flirter avec eux et de les séduire en renonçant même à certaines valeurs immuables. La deuxième remarque, concerne le pourcentage estimé en nombre de sièges qui pourrait revenir à Ennahdha dont l’assise populaire n’est plus à démontrer. Le sondage fait ressortir qu’une majorité de sièges lui reviendrait.
Dans la vision du mouvement à propos du parlement élu, le peuple ne sera pas consulté en cas de conflit avec l’exécutif ni en cas de blocage au sein de l’assemblée et encore moins à un recours au référendum pour ratifier la constitution. La malignité politique et le caractère sournois du projet Ennahdha sont définitivement établis.
Elle a inclus dans son projet constitutionnel que le premier ministre doit être issu obligatoirement au sein du parti qui a recueilli le plus de sièges. Mais si dans le cas où elle ne recueille pas la majorité, elle empêcherait et saboterait toute coalition ayant composé une majorité pour obtenir le poste de premier ministre l’obligeant à composer avec le parti majoritaire en voix. Elle a tellement la certitude d’être ce parti majoritaire et ayant déjà fait une constitution sur mesure avec une stratégie pernicieuse pour cueillir à froid tout un peuple avec la complicité de plusieurs candidats qui serviront d’appoint.
Un beau spectacle d’une assemblée qui aura entre autres la charge de gérer les affaires du pays avec le contrôle strict d’un exécutif à sa solde. Épargnez s’il vous plait aux tunisiens que leur révolution enfante d’un monstre.






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