Il parait que l’habitude est une seconde nature et cet adage et maxime populaires ont tendance à se vérifier dans notre paysage médiatique. En ces temps qui courent, nous assistons chez nos pseudo-journalistes à la floraison et au regain de la médiocratie que nous croyons avoir bannie à jamais avec le départ de Ben Ali et consorts.
Mais il s’avère qu’elle avait réellement la peau très dure. Ces mêmes journalistes qui avaient pris l’habitude aux temps révolus de la dictature d’obéir au diktat des maitres, de jouer les béni-oui-oui, d’applaudir les discours scatologiques de nos ignares, de bénir à tour de bras leurs errements et leurs folies, ont gardé leurs mêmes réflexes aujourd’hui. Ils félicitent, ils approuvent, ils acclament les nouveaux gouvernants bien avant même que ces derniers ne retroussent leurs manches et se mettent au travail.
Le ton était déjà donné et l’illustration faite ces derniers jours, lors de la présentation à la Presse de l’accord du partage du pouvoir formalisé sur les candidatures devant occuper les premières loges de l’Etat de la Tunisie post révolutionnaire. L’applaudimètre a bien fonctionné et les candidats qui n’attendaient pas autant ont été bien servis. Vulgairement cela s’appelle retournement de vestes, de chemises ou je ne sais de quoi encore. Cela m’a fait rappeler les moments sombres du régime déchu.
Malgré tout, je veux leur rendre un grand hommage et mon témoignage de respect car ils se sont révélés d’éminents philosophes à l’image de Descartes en développant à l’occasion leur propre Cogito « j’applaudis donc je suis ! ». Une affirmation de leur égo en tant que fondement de leur personnalité. Cette attitude d’acquiescer ou de caresser dans le sens du poil est transmise selon moi par les gènes à travers plusieurs générations. Mes excuses M. Mendel, père fondateur de la Génétique. Messieurs, moins de médiocrité et d’opportunisme et plus d’honnêteté et de probité intellectuelle. Votre premier rôle ne serait-il pas de rapporter objectivement des faits dans le but d’informer et votre profession n’aurait-elle pas été qualifiée de 4ème pouvoir ? Utilisons à bon escient le nouveau concept Médiacratie (pouvoir et souveraineté des médias) à la mode de nos jours, mais pour cela faisons notre propre Révolution. On ne peut faire du neuf avec ces mêmes méthodes.
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