mardi 13 septembre 2011

BCE a raté une occasion de se taire


Un discours de circonstances et de surcroit improvisé n’est jamais de bonne facture et surtout pas pour développer de grandes orientations politiques, économiques ou sociales qui engagent un pays en proie à la stabilité, la sérénité et la paix eu égard aux échéances déterminantes de son parcours vers un pays démocratique pour lequel beaucoup de jeunes ont sacrifié de leur vie
La dernière intervention de BCE n’a pas dérogé à cette règle. Elle était tout sauf pour rassurer une population qui doute déjà, circonspecte quant au devenir de son futur. Il voulait faire peur parce que lui-même avait peur, il était sous l’emprise d’une angoisse indescriptible, celle de réussir ou non une échéance qui engageait tout le processus de passage d’une république bananière à celle d’un pays aspirant à la liberté et à la démocratie et surtout ce que la date du 23 octobre représenterait pour lui comme date de délivrance où il devrait rendre le tablier.
Il était vrai qu’au vu de la situation sécuritaire qui prévalait (sit-in, braquage sur les routes et même dans les villes, conflits tribaux, état de non droit) les échéances électorales pourraient être compromises. Il était vrai aussi que certains appelaient à un référendum concomitant pour délimiter la durée de la Constituante pour des raisons sombres et occultes. Il faut reconnaitre que le corps sécuritaire était au service d’un régime pourri et qui continue à être le parrain du gouvernement provisoire et ce au lieu d’être au service du citoyen contribuable. J’en conviens de dire que la jeunesse Tunisienne a enclenché dans le pays plusieurs révolutions en même temps : système politique, juridique, médiatique et surtout sécuritaire dont la mise à niveau intervient avec une lenteur non exempte de tout soupçon.
BCE a dérapé, déraillé en voulant taper fort. Il a joué gros. Un coup de poker mal calculé selon moi dans une situation qui nécessite plus de retenue surtout d’un homme se trouvant dans une tourmente postrévolutionnaire. Il est donné au commun des mortels de traiter qui il veut de singe, gorille, primate… Mais un homme d’Etat doit être plus responsable et surtout lorsque la situation l’imposait.
J’espère que les faits me contrediront et que BCE gagnera son pari.


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