On se rappelle tous le débat ou plutôt la polémique qui
faisait rage les derniers mois entre défenseurs et détracteurs d’une société laïque
où séparation doit être faite entre temporel et spirituel. Un modèle de société
basé sur la tolérance, le respect de l’Autre, la coexistence des différentes
religions, la liberté du cul et du culte. Cette polémique n’a fait qu'attiser l’animosité
et susciter la violence verbale et physique entre les différents protagonistes
particulièrement durant une période de turbulences post-révolutionnaires où nous
avions beaucoup plus besoin de cohésion sociale, de regarder dans le même sens
et de construire un pays viable et vivable.
Les attaques et les invectives fusaient de partout. Les uns
sont qualifiés d’athées, impies, incroyants mécréants…les autres d’antidémocrates,
rétrogrades, obscurantistes…
Les défenseurs d’une religion omniprésente avec application
stricte des préceptes d’une morale intransigeante qui n’accepte aucun compromis
et d’une loi divine régissant la vie religieuse, politique, sociale et
individuelle sont représentés par différents mouvements ou partis en l’occurrence
le mouvement Ennahdha qui essayait de naviguer sans trop se mouiller en
adoptant un double discours qu’il estime salutaire.
La visite du 1er ministre turc Erdogan en
Tunisie, bien que notre hôte ait semé les dirigeants Nahdhaoui à l’aéroport et
n’ait pas été accueilli par ces derniers triomphalement au bas de la
passerelle, représentait une aubaine pour le mouvement islamiste, une occasion
en or pour redorer un blason déjà terni par tant de tergiversations et une
langue de bois utilisée et mise à toute les sauces(meetings, radios, plateaux
télé, journaux..).
La déclaration d’Erdogan est arrivée à point nommé :
islam et laïcité feront bon ménage en Tunisie.
Ennahdha n’a plus le droit de maintenir le flou artistique
quant à ses options et au modèle de société qu’elle défend ni l’ambiguïté du
discours politique qu’elle a toujours tenu.
Messieurs d’Ennahdha doivent remercier la Turquie de nous
avoir exporté un modèle de société où nous acceptons nos différences et vivons
notre liberté de culte en toute paix.
Ca me brûle les
lèvres de dire à ces messieurs , qu’avait fait Bourguiba tout au long de son
règne et le combat qu’il avait mené pour instaurer une société et bâtir un pays
où il faisait bon vivre, essentiellement sur le plan du respect et le dialogue
des religions, la non ingérence lorsqu’il s’agit du fait religieux qu’il considérait
comme individuel ? N’a-t-il pas combattu pour un pays moderniste, ouvert
sur l’Autre, tolérant et surtout modéré ? N'a-t-il pas par hasard pour
modèle un certain grand réformiste nommé Kamel Atatürk ? A bon entendeur,
salut
Mehdi Ayadi
Mehdi Ayadi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire